UN JOUR SANS FIN
C’est un jour sans fin au printemps 2020, le Louvre a ouvert la marche dans la longue spirale des fermetures. Mona Lisa se voit cloîtrée à la maison et ne fait pas exception aux assignations à résidence pour la planète entière. Le soleil passe son bras par la fenêtre, la liberté gazouille dans les rues désertes. De ce temps date la tentation de sortir sans attestation de déplacement, d’aller respirer les fleurs nouvellement écloses, de s’embrasser à bouche que veux-tu, de s’enlacer inlassablement comme des voleurs de liberté. Viennent alors des envies de Venise, de baignade et de badinage d’un infini érotisme. Des envies de confidences sur le traversin, et des secrets dans un écrin frivole. Mais l’amour ne dure que trois ans, c’est chimique, c’est fantastique ! C’est phénoménal, c’est phéromonal !
Mais, après l’exaltation des débuts, baignant encore dans les odeurs, avec des flots d’hormones qui tombent en cascade, des caresses de velours, et un plaisir qui baigne littéralement dans un cerveau noyé dans un océan d’ocytocine. Une combinaison d’atomes crochus qui attire et aveugle les amoureux transis, puis venant à manquer. Soudainement l’absence de la chimie du corps rend la vue à ces pauvre fous et coupe les vannes de l’ocytocine, ainsi l’amour se tait. Il mourra sans détour seul toujours dans un confinement le plus total, qui dure, encore et encore…
Anonymode