LA VOILE HYDRARGYRE

Dans la brise du matin, je regarde cette femme qui va disparaître à l’horizon, un sac sur son épaule qui porte cette charge que certaines femmes s’imposent. Navigante solitaire au gré du vent et dérivant dans la brume, déchirée par une plainte qui ranime parfois l’amertume, j’ai vu l’éclat d’un phare surgir d’un nuage épais, elle sortait d’une boutique dans Dinard pour un petit moment d’éternité.

Par hasard, accostée chez un artisan qui utilise les métiers d’art, là où l’abnégation fait loi, il y a une petite boutique, qui a, un je ne sais quoi, qui donne envie d’acheter, car la résilience, qui y règne provoque en vous l’ivresse d’un calice de gentillesse. Un  sac de toile à bateau ou un trésor de bonheur en échange d’un monde ou d’une idée tellement simple que les marques de luxe, elles-mêmes, regrettent de ne pas l’avoir eue…