QI D’HUITRE MAZOUTÉ !
La pire des décadences n’est point celle qui naît d’un excès de raffinement dans une élite, mais de la vulgarité et de la méchanceté de celle-ci. La vulgarité est partout et elle provient du ruisseau là où usuellement se tient les palabres des céphalo-abstinents. Elle nous submerge, et elle est activée par des travailleurs besogneux de la filouterie, qui pour survivre à leurs turpitudes, trouvent une satisfaction à détruire la vie des autres. Je peux imaginer, avec effroi, ces prévôts affublés en 1936 d’un uniforme avec un logo rouge et une croix noire, transformés en petit chef pour anéantir la balade des bonnes personnes, et les faire brûler dans le four des enfers, pour le grand malheur de tous.
Des voyous qui jettent Homère aux latrines, et compissant les tables de la Loi. Ces grands diseurs de billevesées arrivent comme des chiens cyniques pour activer leur pompe obscène et blasphématrice comme signe extérieur de faiblesse. Non, véritablement, nous n’habitons pas dans le même monde : celui de ces humains de contrefaçon d’un côté et les autres qui regardent les oiseaux et la splendeur du souffle magique de la vie. Les uns qui ne sont que des avortons qui se soulagent au pied de l’Himalaya, et peuvent noyer un ange dans la boue lubrique où ils naviguent chaque jour.
Les autres, ces âmes pures, qui harassées par une charge de travail plus que de raison, et qui le font dans de mauvaises conditions, et inlassablement, continuent de protéger et sauver des vies au détriment de la leur, pour entretenir cette petite musique presque inaudible : “la symphonie des bonnes personnes”.
Tandis que l’heure avance, que ce jour-là va bientôt finir, il y a des hommes et des femmes de bien à qui on a confié tout nos espoirs. Il y a des hommes et des femmes mourants, qui attendent une échéance, et qui voudraient que ce ne soit jamais demain. Il y en a d’autres pour qui demain pointera comme un remord. D’autres encore qui sont fatigués, et pour qui cette nuit ne sera jamais assez longue pour leur donner tout le repos qu’il faudrait. Et moi, moi qui ai perdu ma journée à écrire, de quel droit est-ce que j’ose appeler demain ?
Anonymode