NOTRE DAME DE MAI
Cloches naïves de printemps qui font de la plaine une herbe amoureuse, et qui est au firmament des senteurs dans la tiède brise de ce matin, envoient, au renouveau de la nature, ses baisers odorants et ses bouquets de carillons.
Carillonnez ! Car voici Mai ! L’atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine, comme si elle pousse un soupir pour nous donner ses tendres missives. Les oiseaux, dans les bois, chantent des triolets avec les fées clochettes qui, en ce jour, bercent la ville de Paname, avec la crainte des ombres violentes venant faire leur sale besogne.
La ville, ce matin, est paisible. Au pied des tours de Notre-Dame, la Seine qui coule entre les quais et le muguet coquet qui y fleurit, se souvient du bel été et des bateaux-mouches sur le fleuve avec des trottoirs noirs mouillés après la pluie. La Cathédrale tend sa grande voile nouvelle, le vent s’engouffre dans cette toile, et ainsi elle devient vaisseau ; vaisseau de pierres avec trois mâts, pour un voyage au premier Mai.
Anonymode