LA MAKILA, C’EST QUOI ?
Le nom latin du néflier, Mespilus germanica, laisse penser qu’il serait originaire d’Allemagne mais il semblerait qu’il ait pu être introduit en Europe du nord de la Perse ou des Balkans, il y a très longtemps. Son fruit est la nèfle qui se consomme blette après les premières gelées et est connu pour ses propriétés médicinales. Au Moyen-Age, elle était très recherchée car elle permettait de soigner les maux intestinaux : » les nèfles resserrent le ventre ».
La croissance du néflier est lente, ce qui renforce ses qualités. Son bois est dur, homogène et d’un grain très fin. Il prend un beau poli, résiste bien à l’usure et est pratiquement incassable. On le recherchait jadis pour en faire des manches d’outils, des fouets ainsi que des cannes. En Bretagne, la roture taillait son penn-baz (gourdin) dans le néflier. Voltaire écrit que les bourgeois des villes de Flandre jouissaient du droit de prouver leurs prétentions avec la massue de néflier. En Pays Basque, on l’appelle makila : un bâton de néflier ferré au gros bout avec une poignée garnie de cuivre ou de cuir et ayant une dragonne.
Bâton de marche traditionnel des Basques, le makila symbolise toute une façon de vivre, de penser et d’honorer. Élégant, pratique, redoutable, objet de décoration comme de défense, signe distinctif ou compagnon de marche, il est un élément essentiel de la sensibilité basque. « Faire un makila est une oeuvre de longue haleine » a-t-il été écrit car faire un makila nécessite de travailler longuement le bois (toujours de néflier), de braser, graver et inciser divers métaux et de tresser le cuir. La famille Ainciart Bergara perpétue cette tradition depuis au moins sept générations. Le savoir-faire a été inscrit à l’inventaire des Métiers d’Art Rares de l’UNESCO.
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