LA FIEVRE DU MARDI SOIR
Voilà une ardente fièvre que seul un baiser ne peut pas guérir, et même si la lèvre de ma bien aimée s’attache à la mienne pour me guérir cela ne suffira pas. Fiévreuse grippe, comment as-tu si hardiment assailli mon pauvre corps sans pitié pour me mettre en feu comme si je brûlais en moi-même.
J’ai la fièvre et je suis prêt d’un puits d’eau glacé prêt à tomber, et rongé de l’intérieur. Elle m’oppresse mais surtout me fait sentir la brèche du printemps et la vie qui peu à peu s’éloigne de moi. Ma plume d’alexandrins fait de mes journées un plaisir qui s’éloigne chaque jour un peu plus, et l’encre noir bercée par le goutte-à-goutte de la nuit froide, sombre et glaçante me laisse voir une lune démesurément noir.
Mais, voilà soudain que l’Orient jaillit comme un fleuve, et que la lumière coule à flot à travers la fenêtre du toit, ainsi la terre me sourit et le ciel s’en abreuve… Ouf, encore une nuit passée pour une journée de plus, d’un désir de vivre sans mesure qui se déchaîne dans mes flancs comme un essaim ardent.
FM