JOSSE DANS LA LUMIÈRE DE LA NUIT

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« J’aime Paris et son silence », nous dit Josse. Sous les arcades, les oiseaux s’évadent, et les couleurs paradent au-dessus des colonnades. Les demeures haussmanniennes en enfilade, et le marbre noir et blanc de Burenne semblent plus alignées qu’usuellement. Et si je pousse un peu plus cette promenade nocturne, je suis sûr que l’ombre de Victor Hugo y règne encore, et dans le silence, sous les arcades, un havre imprégné d’histoire me saisit.

Voilà ma liberté en colère qui se déchaîne. A cause et contre les erreurs séculaires de notre société, je ne prendrai pas parti pour ce grand drame qui nous touche tous. Mais, ma couture fait de mes journées un goutte-à-goutte que la nuit froide, sombre et glaçante de Paris silencieux rend plus supportable.

Mais, soudain l’Orient jaillit comme un fleuve, et la lumière coule à flot, ainsi la terre lui sourit et le ciel s’en abreuve… Je regarde d’un oeil l’humanité future qui s’agite, et où les robes de Christophe Josse viennent illuminer la nuit. Je regarde ce monde en déliquescence, il est né, ce matin, une fois encore, pour présenter son travail au monde. Dormez Parisiens, dormez en paix, les couturiers de Paris travaillent pour vous et pour que notre capitale reste la plus renommée du monde.

Je pense, soudainement, à Voltaire qui habitait à seulement un battement d’ailes. J’étais dans les rues de Paris pour filmer mes créations nous dit Josse. Et dans son élan superbe, il rompt les anneaux d’airain. Le voilà confronté à une page nouvelle de la Haute Couture, pour coudre sans vision, comme enfermé dans sa propre lumière. Un défi que l’homme libre et souverain, qu’il est, remplira, car sous ce voile de mohair, pas de voile funèbre ! Seulement le flambeau de l’humanité qui rayonne, un monde magnifique et sans borne d’imagination qui vient consoler toutes les solitudes. Paris ne sera pas son tombeau, mais la lumière d’un espoir pour la Haute Couture de demain, ainsi soit-il.

Anonymode