JEAN GALMOT LE DREYFUS DE GUYANE

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Mais qui est Jean Galmot ? Né le 2 juin 1891 à Monpazier en Dordogne et mort le 6 août 1928 à Cayenne en Guyane, Jean Galmot est un homme d’affaires, aventurier et écrivain français. Il était aussi un entrepreneur qui travaillait avec des idées sociales et progressistes, bien avant les réformes sociales du gouvernement du Front Populaire de 1936. Il fit bénéficier à ses ouvriers d’une protection sociale, mais cet homme ne se voit pas comme un colon désireux de faire fortune dans cette région limitrophe du Brésil et du Suriname, mais plutôt comme un homme d’affaires et un aventurier qui respectait profondément les pauvres ou le petit peuple constitué d’Afro Guyanais (souvent issus de marronnage), de Créoles, et d’Amérindiens, et ami personnel de Paul Poiret, le magnifique qui achète un hôtel particulier avenue d’Antin où il organise des fêtes somptueuses où Jean, son ami, est présent à chaque fois qu’il est à Paris.

Élu député de la Guyane en 1919, il est impliqué et emprisonné injustement pour escroquerie dans « l’Affaire des rhums ». Ancien journaliste dreyfusard, il débarqua en Guyane française en 1906 avec le titre de propriété d’une mine d’or non loin de Mana. Il y fait fortune grâce à l’aide des Guyanais. Il est détesté par les notables, car il associe davantage la population en lui garantissant des prix d’achat (or et bois de rose en particulier, mais aussi bois de balata) plus proches des cours mondiaux. Il achète une plantation afin de produire du rhum et organise la collecte de la production des petits producteurs, encourant ainsi l’hostilité des autres exploitants, prêts à tout pour préserver leurs intérêts monopolistiques.

En avril 1921, il est donc impliqué injustement pour escroquerie dans « l’Affaire des rhums ». Après que son immunité parlementaire ait été levée, quatre jours après le déclenchement de l’affaire, il est arrêté, et emprisonné à la Santé pendant neuf mois. Au terme d’un procès à rebondissements où les plaignants retirent leurs plaintes en 1923, il est condamné à un an de prison avec sursis en l’absence de preuves sur des bénéfices illégaux.

Lorsqu’il se représente aux élections en Guyane et alors que son élection ne fait aucun doute, c’est la proclamation de la victoire du candidat du gouvernement venu de la métropole qui est annoncé, Eugène Lautier. Il meurt brusquement le 6 août 1928. Le bruit court qu’il a été empoisonné et suite à sa mort des émeutes éclatent à Cayenne, donnant lieu en 1931 au procès des émeutiers de la Guyane.

Les archives départementales de Guyane possèdent deux documents accessibles au public et particulièrement précis, les rapports des Dr Caro et Rivierez appelés au chevet de Jean Galmot le 5 août. Ils observent un tableau clinique très évocateur d’intoxication aiguë à l’arsenic, confirmé par l’analyse des vomissements, et en conséquence refusent de délivrer le permis d’inhumer et demandent une autopsie au procureur de la République que celui-ci refusera et fera inhumer le corps sur le champs. L’injustice ne cesse jamais d’être odieuse parce qu’elle est légale.

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