HERVÉ LÉGER PASSED AWAY
Fondée en 1985 par Hervé Peugnet ; le nom « Léger » lui est conseillé par Karl Lagerfeld qui trouve « Peugnet » trop difficile à prononcer pour les anglophones. L’histoire d’Hervé Léger illustre les limites de la relation qui peut exister entre financiers et créateurs. Tout avait pourtant bien commencé. Hervé Léger s’était fait un nom en créant au début des années 1990 les premières « robes à bandes ». Il avait alors une équipe de cinq personnes et réalisait un million de francs de chiffre d’affaires. Héritier du conglomérat canadien Seagram,un groupe majeur dans les spiritueux et la musique, Edgar Bronfman Jr voulait offrir une de ces robes à sa bien-aimée. Charmé, le milliardaire a finalement acheté la robe et la boutique. En 1995, le groupe Seagram et Hergé Léger se sont associés à 50/50.
Le créateur apportait la propriété commerciale de son nom et l’investisseur promettait beaucoup d’argent. Un conte de fées : en trois ans, le styliste et la marque sont devenus mondialement connus. L’équipe comprenait 65 personnes et l’idée de lancer un parfum faisait son chemin. Mais plus Seagram investissait dans la marque, plus le créateur était dilué dans le capital. Au point qu’il n’a plus détenu que 5 % de l’entreprise.
« Début 1998, Edgar Bronfman Jr m’a annoncé qu’il avait d’autres projets stratégiques, que nous devions nous séparer, dit Hervé Léger. Je n’ai pas eu mon mot à dire. J’ai été vendu contre mon gré à BCBG, en juillet 1998. Ma société a été bradée « . La cohabitation avec le nouvel actionnaire n’a pas fonctionné. Max Azria, PDG de BCBG, voulait sans état d’âme faire de l’argent.
Du jour au lendemain, en mars 1999, « j’ai été viré. Je me suis retrouvé sans un bout de tissu et sans pouvoir utiliser mon nom », raconte Hervé Léger. Jamais je n’aurais pensé me retrouver sans rien. Perdre son nom, c’est une horreur. Le pire, c’est d’assister à une usurpation d’identité, c’est d’une violence inouïe ». Il aura fallu que je perde mon nom pour m’apercevoir qu’il avait une valeur, dit-il. « J’ai davantage souffert de la perte de mon identité stylistique que du fait de ne pas avoir été payé », analyse Hervé Léger.
Retour à la case départ, le créateur a décidé de repartir. « Je fais mes robes moi-même, c’est ce qui m’a sauvé. » Il a remonté une nouvelle marque, Hervé Leroux (« sur une suggestion de Karl encore une fois, simplement parce que j’avais les cheveux de cette couleur »). Il décède ce jour suite à un accident vasculaire cérébrale foudroyant à ‘âge de 60 ans. Un jour, on découvrira peut-être que les horreurs que l’on vous faire vivre est une mort programmée à long terme. That’s the way it is.
Anonymode