FENDI LE CIEL POUVAIT ATTENDRE

FASHION WEEK MILAN 2019

On pourrait multiplier les noms de ceux qui pensait comme lui êtres à multi-facettes. Lui qui avait trouvé un nouveau genre poétique, entre Goethe et la ville aux mille ponts, passant par les méandres de l’esprit nouveau, appelant les poètes à se tourner vers le métier de Charles Frédérique Worth, la poésie d’un monde nouveau formaté par la Westphalie, et qui provient d’une réminiscence de sa vie culturelle dominante et où son imaginaire s’enracine plus dans son musée mental, que sa bibliothèque, et c’est pour cela que Karl ne sera jamais remplacé.

Pour sa dernière collection, des robes fluides en mousseline plissées à demi-transparente sur des collants ornés d’une logorrhée de logos, casquette de jockey en fourrure, la collection de Karl Otto de Hambourg met un terme à 54 années de collaboration ? Et sa collaboratrice, Silvia Venturini, venue saluer en sanglotant avec son petit  panneau sur lequel le kaiser avait inscrit à la plume sergent major : « Love Karl ».

C’est un témoignage post mortem de sa personnalité. Il voulait, dans un dernier clin d’œil, seulement nous manquer, et nous faisant un pied de nez au passage en nous lâchant : j’étais connu comme le houblon et, pourtant, sans jamais boire, je meurs d’un cancer du pancréas, quelle ironie ! » La suite du poème, comme le brusque envol d’un oiseau qui signale sa présence, les lumières à la fin du show se sont mises à clignoter comme un signe, comme si le maître des lieux avait suivi la collection tout en continuant à dessiner la nouvelle robe de Dieu. Il parlait déjà au Seigneur des Arnault, il poursuit maintenant sa conversation avec son père… Alléluia.

Anonymode

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