ELIE SAAB PARIS 2018

PARIS FASHION WEEK 2018, pfw

La bande sonore de Nirvana aurait dû nous conditionner à l’atteindre. Cette musique venue des cieux ne nous donnait aucune indication sur l’abondante collection richement ornée et aussi vaste que le Grand Canyon. « C’est comme les Chutes du Niagara » me dit la Baronne car les modèles tombent à une vitesse effrénée dans un tourbillon de mousseline toujours plus brodée. C’est une influence plutôt Victorienne pour certaines robes et plutôt cool chic pour d’autres. C’était comme un deuil de robes noires avec des cols hauts et des manches longues. Au milieu de la collection, le temps s’éclaircit comme un matin de printemps au bord du Nahr Ibrahim avec plus de fleurs. « Grand Dieu » s’esclaffa la Vuittonnesse à côté de moi. Étonnée de cette abondance de fleurs, je lui répondis : « Dieu n’a rien à voir dans cette affaire, mais avec Dieu il ne faut pas tenter le diable ».

Des fleurs riches de couleurs et de broderies, façon folklore russe « made in Liban ». « Cela ne coûte pas cher ». Un conte de fée de l’Europe de l’Est que Franck Sorbier nous avait déjà servi il y a deux ans. Glamour peut-être ? Écharpes en chapeau, tours de tête en dentelle et bottes au-dessus du genou pour les Russes qui voudraient reprendre leur ancien métier de gardienne de parking de l’Avenue Hoche. Un peu d’Eire ne fait pas toujours Dublin et, pourtant le rapport avec Dublin, c’est que la production hors taxe qui permet à ce faiseur de présenter à Paris sur un calendrier officiel sans bureau ni atelier. Une femme voilée de noir brisant une croix au-dessus d’une tombe où l’on pourra lire comme inscription « Chambre Syndicale ». A droite et à gauche de cette tombe, nous pourrons deviner des caractères hébraïques, mais il est vrai qu’un baiser légal ne vaut pas un baiser volé.

Anonymode

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