DANS LA FUREUR DE CE MONDE
Qui est seul n’est pas toujours pauvre, mais qui est pauvre est trop souvent seul, rien n’est pire que la pauvreté dans les richesses, parce que le mal tient à l’âme, le pauvre devine ce que donne la richesse, le riche ne sait pas ce que signifie la pauvreté.
Nous voilà passés d’une société du chauffeur Uber phallocrate, dictateur, et humain de contrefaçon, au statut de héros national qui livre les personnes et la nourriture. Voici les nouveaux bons Samaritains ! et le propriétaire de la Samaritaine ne sera pas en reste, il proposera une mode simple au style masqué, et pour les pauvres qui regardent ses vitrines remplies de parfums « Poison », ils vont enfin avoir des flacons de hydro-alcoolique avec le logo d’une marque de luxe pour lutter contre ce poison, et puis rester immobiles, après avoir voté pour une société en « Marche ».
Les riches eux sont dans leur 400 mètres carrés avec jardin, ou dans les caraïbes sur leur île déserte à contempler l’immensité de la bêtise de nos dirigeants qu’ils ont mis au pouvoir. Voilà la plèbe qui jaillit comme une ombre malsaine ; des gens non éduqués qui n’ont même pas la connaissance de l’hygiène primaire ! Elle porte le ressentiment d’être pauvre sur leurs parents qui eux se reposent sur une religion qui nourrit la culpabilité et la répression jusqu’à l’imbécillité.
Nous voilà donc arrivés au bout de la terre dans une opacité qui nous est tout à fait étrangère, avec un sentiment de désolation, et surtout de questionnement. Qu’avons-nous fait de cette condition humaine ? Devant la porte de la chambre de son HLM souffle une brise légère de l’ouest pour la première fois exsangue de pollution. Elle teinte cette matinée d’une promesse d’un monde meilleur, peut-être ! Une réplique d’un séisme qui secoue la France depuis plusieurs jours comme un avertissement. Voici la pandémie du siècle comme celle de la grippe espagnole qui a fait, en son temps, des millions de morts, mais avec aujourd’hui le sentiment que tout le monde est interconnecté : la terre est notre seule maison, et la pauvreté est un microscope qui grossit nos défauts, la richesse est un prisme qui les colore, mais au final tout le monde finit dans un trou six pieds sous terre.
Anonymode