DAME JEANNE, CHATELAINE DU FAUBOURG
Comme il est doux de constater que l’apaisement d’une maison rejaillit immédiatement sur la prestation créative qu’elle donne au monde de la mode.
Depuis, même avant, le départ d’Albert Elbaz, on se rendait comme un âne rétif aux défilés de la Maison Lanvin. La directrice féodale de l’ère Meiji de la maison avait réussi le tour de force extraordinaire d’enterrer les guerriers couture de l’Impératrice Xianvin. L’arrivée de la créatrice, Bouchra Jarra, aura apaisé les tensions et aplani les rancoeurs.
C’est une collection en demi-teinte. Effectivement, parmi les modèles présentés, seuls quelques uns sont exceptionnels dans l’esprit purement Lanvin : tailleur pantalon noir, col officier, manche droite légèrement arrondie à l’épaule, le rabat de la veste se terminant par un mouvement vers la droite qui donne au vêtement une fluidité dans l’espace. La veste est fermée par un énorme bijou en strass qui donne un chic et une élégance au vêtement.
La créatrice, qui n’en est qu’à sa deuxième saison, va certainement s’imprégner de la marque qui redeviendra très probablement un phare dans le monde de la mode. La Dame Jeanne sera bientôt remplie d’un breuvage qui, pour une fois, fera la délectation de la presse parisienne qui pourra s’enivrer de tout son saoul.