MA CONCIERGE A UN VUITTON
Un nouveau magasin Louis Vuitton, rue Beaubourg, me dit la Marquise de la Nymphe Enfeu, cela n’est pas vraiment extravagant, car la vente d’occasions se porte bien. Un Cash Express, chantre du magasin de la crise, propose une source regorgeante et profonde de sacs de luxe multi-marques. J’ai même vu un « Kelly » qui, d’ailleurs, n’est pas resté très longtemps en vente car la marque des tourneurs en rond – j’ai nommé ceux qui pratiquent l’Axel piqué – est venue le racheter pour le remettre en vente certainement dans la boutique du Faubourg.
Protection du patrimoine et des marques étaient claironnées aux actionnaires de Louis Vuitton, mais, qui peut protéger sa marque aujourd’hui ? Avec les revendeurs de « second hand », l’internet et la contrefaçon ainsi que tous les supports de vente mondiaux, et ne parlons pas des clientes qui s’y mettent en alimentant le marché de l’occasion. Les marques sont soumises à toute sorte de tortures et personne ne peut l’empêcher même pas le Seigneur des Arnault.
Entre la contrefaçon, qui règne en maître sur les marchés parallèles de la planète comme un sésame ouvre-toi, « Allibaba et les quarante voleurs » qui s’activent à grand coût de promotion mondiale, vous pouvez trouver la marque Louis Vuitton n’importe où. D’ailleurs, regardez le sac à main de votre femme de ménage qui vient travailler avec son speedy LV achetée pour noël au « Kilo Shop » du coin. Parfois, il lui est donné par la Vicomtesse comme étrenne qu’elle s’empresse de revendre sur internet.
Vous pouvez dépenser plus de 100 millions de dollars en promotion et en publicité, cela n’empêchera pas que petit à petit la marque soit diffusée à un échelon jamais atteint ; la diffusion cosmique. Ainsi les fils et les filles des concierges de nos parents, les « Hidalgo Portugaises » arborent leurs symboles sociaux comme pour nous dire : « vous voyez, je suis sortie de ma condition ». Aucun remède, même de cheval, ne pourra aujourd’hui sauver cette descente vertigineuse, mais, peu importe, car le Seigneur a déjà une autre cible : la muséeïphication de ses marques, mais cela est une autre histoire.
Anonymode