Catégorie : PARIS HAUTE COUTURE 2019
LES COLLECTIONS DU MOIS DE « JOINT »
Sur les scanners de la police, on peut entendre plusieurs individus qui discutent des marques Françaises : « Tu veux combien de Vuitton lui dit l’un. Tu me mettras trois Dior répond l’autre. Il est vrai que Dior est toujours addict ». En réalité, les scanners de la Maréchaussée balayent toutes les fréquences des dealers de banlieues qui ont choisi de nommer chaque produit par code du luxe. Ainsi, un kilogramme de cocaïne, c’est trois sacs Vuitton, deux sacs de méthamphétamine, quatre sacs Chanel, et ainsi de suite… On savait déjà que dans le luxe « la came isole de force » mais, vous avouerez que cela prend des directions insoupçonnées. .. Pour lire plus cliquer ici
ALESSANDRO MICHELE MONO GENRE
Dans la longue histoire du genre animal, ce sont ceux qui ont appris à collaborer et à improviser efficacement qui l’ont emporté, et remerciez Alessandro Michele pour faire bouger les lignes, l’un des plus grands directeurs créatifs de 47 ans pour la maison Gucci nous affirme François-Henri Finaud.
Le changement de la mode masculine a commencé par Michele et cette évolution sismique prédit une décennie de révolte luxueuse. La liste des hommes, qui affluent chez Michele pour des costumes, des mocassins, des babioles et des foulards, semble infinie. En fait, on y trouve des noms aussi divers que Roger Federer, star Suisse du tennis, et Dapper Dan, designer de Harlem et légende du hip-hop. Qui plus est, beaucoup de ces hommes sont tout aussi susceptibles de porter une robe Gucci qu’un mocassin de la maison du Prince de Venise.
GUCCI ELIXIR PHILOSOPHALE
Du latin elixir emprunté à l’arabe ibérique médiéval «pierre philosophale» et du grec ancien xêríon («poudre siccative à mettre sur les blessures») siccative est une substance qui joue un rôle de catalyseur en accélérant le séchage.
Voici donc l’Élixir de la maison Gucci, « mémoire d’une Odeur » pour slogan et qui réalise une nouvelle famille olfactive. Suis-je atteint d’anosmie, où le chimiste apocryphe nous donne une arôme dont le sillage est composé d’ingrédients inattendus : camomille romaine, jasmin corail, muscs et accords boisés, dans un flacon de la couleur originale du verre de la même couleur où autrefois à Pompéi les carafes se faisaient cépage de notre ivresse.
UNE CHOUPETTE SUR UN TOIT BRULANT
A force d’inviter n’importe qui on finit par avoir n’importe quoi ! A l’image de cette Youtubeuse qui rentre sur la scène du show de Chanel pour venir faire, je ne sais quoi, dans une tenue qui n’est même pas un tailleur de la maison ! C’était hier sur les toits de Paris et en même temps sous la coupole du Grand Palais, dans la cité mère de la mode, le Paris solennel où un tourbillon éphémère de la création tournoyait autrefois autour de ces appentis recouverts de ce zinc éternel ! Et quand Paris se met à l’ouvrage dans sa forge aux mille clameurs, Chanel garde, sans y croire, les faisceaux et les encensoirs du festin de jadis, et tente de redresser une gloire déjà éteinte.
Voici la Babel pour toutes les femmes de mode, et surtout les toits de la rue Cambon pour prendre de la hauteur. Ville où un orage de tissus peut envelopper une Fashion Week qui, nuit et jour, réveille les géants de la couture, avec des peaux qui bruissent le lion, alors que certains ne sont que des descentes de lit. Je n’en crois pas mes yeux nous qui avions cru que Corinne serait viable, mais en réalité elle reste Viard.
NODALETO CONTRE-PIED
Fallait-il discriminer les enfants d’un discriminant ? Le même, qui une fois votre père décédé, n’a même pas eu la courtoisie de répondre à votre courrier écrit avec soin de votre plume sergent major. Usuellement, je n’agresse pas les gens par un texte d’humain de contrefaçon, et les petites vengeances qui sont légion dans ce monde de la mode ne me concernent pas et ne viennent jamais entacher ma plume.
Alors, Madame Julia Toledano, fille de Monsieur Sydney Toledano, vous vous lancez dans le domaine de la chaussure de luxe ! Comme quoi, même avec un diplôme d’avocat, on peut choisir de devenir une créatrice d’accessoires, mais le seul rapport, que j’y vois, serait une mise à pied ou mieux un marchepied ou encore un « gay pied » peut-être.
MA RAISON VACILLE
Dans la peau d’une cleptomane qui nous ouvre les portes de son imaginaire teinté de poésie, et avec des artistes aux multiples facettes qui se retrouvent manipulés et sous influence d’objets que la jolie voleuse dérobent à foison. Un monde qui tourne sur son axe propre et qui nous emporte dans un voyage « des milles et une lui », un porte-manteau qui se transforme en dragon, des sièges et une table qui glissent et s’esquivent, pour laisser place à un mur qui s’ouvre et laisse surgir un couple de danseurs qui passe de l’autre côté du miroir pour vivre le passe muraille.
Avec des vêtements ondoyants qui, soudainement, muent par une vie extra-sensorielle, à tel point que, quand l’artiste marche, on croirait qu’elle danse comme ce sable de l’azur des déserts imitant la houle des mers qui glisse avec indifférence.
DHL MODE EXPRESS
Retenez-bien ce nom car il restera comme une lettre poste restante, un « nain posteur » qui pour seule couture nous envoie un « beau lino ». Une mode spécialiste de la queue qui n’avance pas, copiant sur les services pudiques… Une sorte de couturier qui nous envoie un colis piégé pour mannequin en DHL, drôle d’héritage pour l’environnement et les générations filatures. Avec un public en tête de timbre qui sourie béatement figé, et si jamais vous avez l’idée de leur passer la main dans le dos, cela colle ! Un public qui pense que « DHL » est un philosophe Français.
Ce couseur de pacotille est comme la poste, il transmet un rien, son pli est une imposture au plissé de l’étuve. Une blonde se dirigeant vers cette boîte aux lettres, regarde dedans, refermant la petite porte et se rassoit. « Vous attendiez une lettre ou un paquet très important lui demande sa voisine ! La blonde lui répond : Non, c’est juste que ce foutu Iphone n’arrête pas de me dire que j’ai du courrier ! »
COBSON FOREVER
Superbe et triomphante, elle vint un jour en grand apparat avec des airs d’Infante dans un flot de velours nacarat. Ses grosses perles de Venise qui roulaient comme des gouttes d’eau au bord de ses lobes, sa peau d’un grain laiteux de frais satin tranchait avec ses paupières battant des ailes sur ses globes d’argent brunis. Une nacre de l’infini qui lui donnait ce charme de pudeur. Voilà que doucement on la pose sur son lit, ce tombeau blanc et doux, pour que subitement la nuit tombe sur ce souvenir si exaltant.
Au revoir, petite sœur. Toi, qui aimait la vie à en mourir, voici que ton désir de l’Inconnu va être satisfait. Doucement, tu visiteras le jardin des anges et parmi les bois et les parfums, tu emportes, dans ton sommeil, la douceur suspendue d’une fleur par l’été qui tord le cou à l’ouragan.
ATELIER BOIVIN L’EFFET PAPILLON
Nourri par la soie, sur l’aile du zéphyr pour orner le cou des dandys parisiens, et s’envoler comme un souffle sous les voûtes éternelles de nos Dames de Paris, voici le papillon qui, avec son destin enchanté, retrouve enfin le ciel du chic et de la volupté. Une cravate bien nouée, disait Oscar Wilde, est le premier pas sérieux dans la vie. Cependant, quelle ironie quand vous savez que la cravate a été inventée par une femme.
Les générations, d’aujourd’hui, que l’on dit maudites, viennent de redécouvrir les vertus de cet accessoire qui faisait de l’homme du 17ème siècle le plus chic de tous les temps. Ainsi, Louise, Duchesse de La Vallière et maîtresse de Louis XIV, portait, au temps de sa splendeur, une cravate à large nœud flottant celui-là même qui revient en odeur de sainteté. L’idylle de cette Duchesse, relaté en détail par Alexandre Dumas, fera d’elle la mondaine la plus emblématique de France.
GABRIELLE COCO PHARRELL
Le porte-drapeau de Chanel, le Coco Pharrell, qui en Corée du Sud ouvre l’espace de la marque aux deux « C » pour accueillir la capsule homme. Une capsule ! Après la fusée, pourquoi pas ! Cent fois sur le métier remettez votre outrage. Un Coco Pharrell, « qui ne voit rien, mais qui invente tout ! Qui ne comprend rien, mais qui déforme tout », comme ces esprits d’une sécheresse supérieure. Tout en surface sans profondeur, n’ayant ni sentiment, ni passion, ni enthousiasme, il est comme le trou du dessinateur à l’emporte-pièce, il remplit les creux du travail d’autrui. Pharrell Williams constate que la marque continue à le prendre dans ses bras et à lui ouvrir ses portes : »Je sais que cette opportunité n’a jamais été offerte à qui que ce soit, et je tiens simplement à dire à quel point je suis reconnaissant ». Tu peux mon neveu! car du temps de Mademoiselle Chanel tu serais de retour au commerce, mais triangulaire, car elle ne poètait pas plus haut que son luth. Cliquer sur le titre pour lire plus …
AVEC STUPEUR ET TRESSAILLEMENT
Dans les vapeurs de Jack Daniels, une jeune blonde m’a pris sous son aile pour m’emmener jusqu’à son appartement passer une nuit que je peux considérer comme aussi vide que la mémoire défectueuse d’un ordinateur en panne. Dans ce lit, plein de son corps et moi, dans mon univers de liqueur, je devine ce corps entier de la nuque aux talons et ses seins dans l’ombre creusent la chaleur de la pièce. A l’horizon, une forme parfaite se dessine comme pour ouvrir la porte d’une nuit sans sommeil, mais pourtant, mon corps imite la mort sous l’effet de l’orge fermentée ingurgitée. Cliquer sur le titre pour lire plus …
DANS LES VAPEURS DE MARIE-JEANNE
La drogue de l’horloger, c’est le bonbon tic-tac, et pourtant, quand vous voyagez dans Paname, vous pouvez admettre que les vapeurs de Marijuana sont légion et vous entourent à chaque coin de rue. De la collection Vuitton homme à la collection de Virgil Abloh, « un poète », vous pouvez sentir les vapeurs de ce THC qui encombrent vos narines sans jamais vous faire rêver.Voici les cousins consanguins de Donald Trump, des attrapeurs de rêves qui n’attrapent rien, que seulement le sentiment d’être en haut de la montage, là où Paul-Emile Victor découvrait le Groenland, le point zéro.
50 NUANCES DU FLOP FRINGANT
Elles ne sont que les voyeuses de la vie des autres, une sorte d’Allemagne de l’Est et de la Stasi réunies. Elles remplacent les mannequins en carton, sorte de PLV vivante rémunérée seulement en cadeaux, les influenceuses sertisseuses. Le Flop Fringant, qui décrit la mode pendant 52 minutes sur un ton télégraphique et monocorde comme si celle-ci était dénuée d’humanité ou de poésie, parle de ces Demi-mondaines avec concession. Ces jeunes donzelles qui pensent que Tolstoï « n’était guère épais », sont d’anciennes vendeuses de rouges à lèvres et de serviettes sémiotiques dans des magasins américains qui seraient en Europe nos vendeuses de chez Carrefour, là où comme au cirque, tous « les sots sont périlleux ».
LAPÉROUSE POUR UN « GALAUP » D’ESSAIS
Le Directeur général de Berluti, président de Loro Piana et responsable de la communication et de l’image de LVMH, le fils du Seigneur des Arnault a pris une participation minoritaire dans le restaurant Lapérouse. Toujours le sens du voyage diffusé par les services marketing incultent, qui ne savent pas que c’était un voyage sans retour. Effectivement, le 1er août 1785, deux navires, l’Astrolabe et La Boussole, quittent Brest pour les îles de Santa Cruz, avec plus de deux cents personnes à leur bord pour ne jamais revenir.Jean-François de Galaup, Comte de La Pérouse, est étroitement associé au destin de Louis XVI car le souverain déchu prononce ses mots en montant à l’échafaud en 1793 : « A-t-on des nouvelles de M. de La Pérouse ? » Espérons que le Seigneur ne prononce pas ces mots sur le mécano des gilets jaunes : « A-t-on des nouvelles de l’homme de Tolède ? »
UN VOYAGE TOUTÂNK CAMION
Voici le roi des rois et Seigneur des seigneurs, non je ne parle pas du seigneur des Arnault, mais de cet enfant roi né avec ses déformations congénitales et par seule croyance débile que le mariage en famille était une vertu. Onzième pharaon de la XVIIIe dynastie, fils d’Akhenaton et de la propre sœur de ce dernier, Toutânkhamon a emporté dans sa tombe ses fournitures de petit écolier et une palette de scribe en ivoire à son nom sur laquelle subsistent des pains d’encre rouge et noir et sept calames, un lapsus écrit ou calmi qui provient du calame, le crayon en égyptien.
Un enfant roi comme si l’histoire se répétait. Avec son mascaron, il incarne la jeunesse au pouvoir. Délaissant le culte d’Aton, il restaure la suprématie du dieu Amon, et ainsi, son bannissement levé des rites traditionnels seront rendus au Grand Prêtre et à son clergé, allant jusqu’à changer son nom « Tout en Vuitton ».
ST LAURENT OU TANT
Cette maison, qui suscite un fantasme reconnu comme patrimoine des français, peine à émerger du lègue si lourd et de l’histoire du petit génie d’Oran. Vaccarello qui a supprimé les pièces cultes comme la saharienne, a conservé cette idée fixe de subversion entre le masculin et le féminin ; des seins nus et des robes des années 80 créant un nouveau genre : le clubbing romantique, c’est toujours mieux que le Porno Chic ! L’horreur est humaine.
Les demi-mondaines du premier rang, « glandes ma mère », prêtent à imploser d’excitation, surnagent au bord de la seine, en suppliant ce soleil noir de leur envoyer le preux chevalier qui leur rendra une « black card ». Avec le tintamarre du cor de Siegfried pour seulement une ligne, ces héroïnes féminines avaient perdu la proie qu’elles pourchassaient, un homme « White Anglo-Saxon » de la City qui tartine les chauffeurs « Uber » avec des billets de 50 nuances d’euros.
Sur le podium, c’est une éclosion superbe de jeunes seins blancs sous la mousseline comme pour enchaîner mes yeux sur les poitrines plutôt que sur les vêtements : nobles rondeurs, effroi de ma pudeur chagrine …
CHIC CHIC BANKE BANKE
L’odeur de l’argent y rode encore. Voici le cinq étoiles de Paname qui associe les mystères de l’histoire de Paris et l’art du bien-être de ses clients. On se plait à revivre ce passé en séjournant dans ce qui fût autrefois une des grandes banques haussmanniennes. Sa construction, qui remonte à 1772, devint la propriété de Louis Bonaparte, roi de Hollande et frère de Napoléon 1er, qui l’offrit à sa femme, Hortense de Beauharnais.
Le palais entra ainsi dans l’histoire sous le nom de« l’Hôtel de la Reine Hortense ».Après l’exil de la famille Bonaparte, l’hôtel compta plusieurs propriétaires, dont le célèbre banquier autrichien Salomon Mayer Rothschild qui l’acquit en 1832. La Banque Suisse et Française (BSF) fît l’acquisition d’une partie du site pour construire son nouveau siège, et les travaux prirent fin en 1905 et depuis lors, le bâtiment a gardé non seulement les richesses de la bourgeoisie française, mais aussi ses secrets les plus intimes.
SHIATZY CHEN LA CHANEL DE CHINE
Quand la Chine s’éveillera, avait dit en son temps Alain Peyrefitte, le monde tremblera. Et depuis Zhōngguó est devenu l’usine du monde. Mais voici une créatrice, qui nous a beaucoup intéressés durant la Fashion Week de Paris, par ces tableaux de poésie, il est vrai que certaines nations corrompues, visages rongés par les chancres du cœur, beautés fades qui font ressortir des robes, plutôt que les muses, la créatrice a un œil limpide et clair comme l’eau qui court dans un ruisseau. Les Chinois disent, avec raison, que, dans chaque tableau, il y a un poème et que, dans tout poème, il y a un tableau.
Shiatzy Chen ou la chinoise la plus douée de sa génération a créé sa maison de couture en 1978. Elle est souvent surnommée le «Chanel of Taiwan» et son style « chic néo-chinois », où l’esthétique du vêtement et de l’artisanat chinois se combine avec le style occidental, elle incorpore des cols mandarins redéfinis et des motifs chinois pour occidentaux qui donnent une vision loin très loin de l’Empire du Milieu, mais très proche de l’empire des sens…
NOSTALGIA VINTAGE
Lorsqu’une BMW R7 de 1934 a été présentée à Pebble Beach en 2012, le concept bike, qui n’avait jamais pu être produit en 1930 et avait été oublié depuis plus de 70 ans, est restauré par BMW Group Classic pour faire revivre un mythe. Les têtes pensantes pensaient que cela ne marcherait jamais. Au cours de son tour du monde, la R7 a remporté tous les suffrages dans sa catégorie, nostalgie de l’ancien dans la modernité des motos d’époque qui fourmillent et c’est ahurissant que la R7, construite en 1934, ait été conçue avec une esthétique qui reste d’une modernité comme l’est le bâtiment Art Déco du Seigneur et du bon « samaritain » du luxe.
Avec un prix de base de 39 500 dollars, la NMoto Nostalgia est une moto qui sera produite en série limitée et sera disponible en 11 différentes couleurs, la personnalisation, notamment d’une direction réglable et des modifications du coffre à bagages ainsi que de la selle du passager et de multiples finitions.
FASHION PROSÉLYTISME
Comment les créateurs dont les marques adorent les flashs des photographes, mais beaucoup moins, les projecteurs de l’investigation journalistique, sont-ils si obsédés et inspirés par les causes sociales ? Est-ce le signe d’une ère nouvelle, plus consciente et moins discriminante pour le secteur du luxe ou, simplement, une tentative désespérée d’authenticité par tous les moyens ? La réponse à cette question dépend du point de vue de chacun et de la confiance que l’on a en la capacité de l’industrie de la mode d’identifier et de représenter les causes sociales.
Voilà une plongée édifiante dans les dessous pas toujours chics mais toujours choc du luxe.Virgil Abloh, pour sa part, a fait appel de manière subtile à une tenue qui est par définition un style codifié adopté par un groupe de personnes pour attirer l’attention sur un problème social. Le créateur de Louis Vuitton a récemment habillé Bella Hadid avec un gilet jaune vif pour un événement Louis Vuitton en janvier dernier. On ne pouvait s’empêcher de remarquer le signe d’assentiment fait au mouvement des « Gilets Jaunes » Français.
AU PIED DE LA DAME DU CHATELET
On vient en voisin, on ne frappe pas, mais, réservez quand même, car après avoir campé son container-guinguette sur le macadam « apaisé des débordements et de la fureur d’un fleuve», « Maison Maison » a inauguré une petite grotte sous la culée du Pont Neuf, bien au sec dans les murs du quai, rempart aux aléas climatiques, ce refuge d’une quarantaine de places accueille désormais un décor de banquettes rousses, de tables en bois clair et de bouquets de fleurs, sous les pieds du futur hôtel du Seigneur des Arnault. Presque caché un petit escalier mène au quai du Pont Neuf, l’endroit avec ces trois fenêtres donne une vue sur la Seine et l’Ile de la Cité. La carte ne contient qu’une quinzaine de plats et entrées qu’il est possible de partager, et l’accent est clairement mis sur le « fooding ».
VUITTON ART CONTENT POUR RIEN
Le Centre Georges Pompidou est un bâtiment emblématique de l’Art Contemporain et Moderne qui a été reconstruit, pour la circonstance, par la maison Vuitton dans la cour carrée du Louvre. Alors que le centre n’est qu’à seulement un vol de Uber, pourquoi ne pas privilégier l’original que préférer une copie. Voici la vraie histoire des intrigues de la mode et du luxe réunis.Il n’aura fallu au Seigneur des Arnault que trois jours pour reconstruire le musée au coeur du Louvre alors que l’original fut édifié en 5 ans.
Vous pouvez ainsi toucher du doigt la puissance de l’homme, le plus influent de France, un croche-pied à Monsieur Grumler qui officie maintenant comme administrateur du Centre Georges Pompidou, celui-ci voulant faire mordre la poussière au Seigneur en lui imposant des prix abracadabrantesques, une petite vengeance de sa présidence écourtée par le Seigneur, mais le camouflet, qui voulait infliger, lui est revenu en boomerang comme reviendrait une ancienne maîtresse pour chercher son cookie.
CHANEL LES SOMMETS DE LA MODE
Gravissant le chemin des Champs-Elysées, marchant silencieusement, stimulé par l’approche du vaste espace et des sommets du Grand Palais, dominé, tout là-haut dans les alpages, mon cœur comme mes pas sont un peu lourds, car, enfin le sommet, tout en haut de la pente, cette vallée de la mode qui nous offre cette profonde vue, grandiose et exaltante, voici un décor qui, après Karl, doit nous élever au delà de la vision terre à terre du vêtement. Espérons que la montagne n’accouchera pas d’une souris ?
GIVENCHY ET VIEILLE GRAND-MESSE
Une tente au toit transparent comme si on avait voulu emballer la mode, laissant apparaître les étoiles sous des arbres éclairés par la lune du dernier quartier, juste au milieu du Jardin des Plantes pour ce défilé de Givenchy «Winter of Eden». Eden signifie « délice » en hébreu, mais qui, parmi l’assistance, à part le Seigneur des Arnault, le sait ? L’écrivain américaine Ann Druyan avait une vue plus cynique de l’Éden, plutôt qu’un « paradis », le Gen Eden serait le lieu d’un crime. J’hésite un moment à rentrer dans ce tunnel noir, mais mon bon sens reprend le dessus cela n’est que du vêtement comme dirait Monsieur Marrant.
Entasser 1 000 personnes dans un espace d’une longueur d’un bloc d’immeubles de Manhattan avec une seule entrée qui commence par un tunnel sombre de lumières psychédéliques et sur une musique qui martèle vos tympans, vous rappelant les clubs à la mode de la si britannique et aristocratique Londres du début des années 90.Des filles en mode urbaine de Neuilly, robes de bijoux et « touffe y compris », Clare Waight Keller donne un spectacle incompréhensible pour un résultat Givenchy qui n’était pas vraiment à la hauteur de la marque.
CÉLINE PAR SLIMANE
Les « Aviators », que l’US Air Force et ses pilotes de chasse portaient, ont été dessinés par le fabricant Bausch & Lomb, et se retrouvent sur les mannequins de Céline de la collection Slimane, bien mal acquis ne profite qu’après. En présence du Seigneur des Arnault entouré de sa femme et de sa fille, il a contemplé la collection de ce petit jeune que Karl adorait. Allez savoir pourquoi, mais ses talents sont peut-être très cachés.
Slimane, l’homme qui n’aimait pas les femmes, car jamais talent ne fut mis au service de la platitude avec un tel entrain. Il dit de lui, je veux que l’on me considère comme un maître ou rien, mon choix est fait : je m’arrête volontiers sur la seconde considération, mais il est difficile d’être rien du tout avec plus de perfection ou de profondeur, et de débobiner le néant avec une verve et une pétulance si efficace. Ma voisine, Anne Hydride de Sodium me donne son avis en live, c’est bien du Céline me dit- elle, et je lui réponds : oui le Céline de Louis Ferdinand. La bougresse me regarde avec des yeux de merlan frit, n’ayant pas compris l’allusion.
ISABEL MARANT ARLEQUINEMENT VÔTRE
Je cherche une goutte de pluie qui vient de tomber dans la mer de la couture et où, dans sa rapide course verticale, elle pourrait luire plus que les autres, ayant encore assez de force pour comprendre comment la plus bohémienne des créatrices puisse tomber dans le quartier des Bourgeois-Bohèmes, pour se perdre à jamais ou retrouver une nouvelle vie et renaître sans raison.
Alors, je cherche dans la mer les fils de la vague et de l’élégance, mais, surtout un cœur qui pourrait me laisser ce fragile souvenir dont je serai le seul dépositaire. La bohémienne chic passe au chic tout court, c’est la bohémienne rhapsodie, il paraît que c’est à la mode. L’homme de la Pampa, que je suis, voit de ses yeux un poème de Pablo Neruda dans les couleurs ocres et qui dans la lumière se lave et se lustre jusqu’au beige clair. La subtile et indomptable créatrice écaillent en caressant les écorces de l’arbre du temps que les saisons ravinent d’un éclat de ses blessures que la vie a laissé.
ROCHAS THE SHAPE OF ACQUA
Alessandro Dell’Acqua s’intéresse à l’héritage couture de Rochas par opposition à cette mode envahissante du streetwear. Un flacon posé sur nos chaises du dernier parfum de la maison nous attendait, un retour au petit cadeau d’autrefois. Voilà que j’ai touché l’automne des idées de cette Fashion Week, et il me faut employer la pelle et les râteaux pour rassembler ses terres inondées d’idées faciles, où l’insignifiant creuse des trous comme des tombeaux.
Voici un nom prédestiné, « Acqua », car quand il est dans l’eau, il a des idées, et quand il en est sorti, il sèche. Voici l’homme de Naple qui utilise des matériaux en tweed tachetés épais, et des jacquards recouverts de laine qui ressemblent à de minuscules plumes alors pourquoi ne pas prendre un plumassier ? Nous voici en plongée dans une construction en trapèze qui rappelle l’époque de la Haute Couture d’après-guerre, celle ou Gabrielle sortait du Meurice avec les gens de la S.S. lisez (Serial Sauwer).
Manteau large en tweed noir sans col garni d’une épaisse bande de perles en jais, avec une jupe plissée noire portée avec une chemise surdimensionnée à manches courtes en cuir noir brillant ultra fin…
MORT D’UN GÉANT
Svelte, les bras étendus comme des ailes déployées, il marchait dans l’air qui virevoltait autour de lui, lui donnant une élégance sans égale. Sa chevelure blanche faisait de lui l’homme sage le plus jeune de l’industrie de la parfumerie. Il était l’homme aux 650 flacons parmi les plus connus de la planète. Un créateur du rêve, un libertaire convaincu. A la première lecture de sa personnalité, on pouvait deviner que ce poète des temps modernes, amoureux de sa femme, comme un enfant, était un provocateur qui cachait une grande timidité. Sa vie, en dépit de quelques embûches, ne viendra jamais ternir son élan, son enthousiasme et sa créativité.
Les senteurs et les parfums tournaient dans l’air du soir comme une valse mélancolique autour de lui et dans un langoureux vertige où l’imaginaire et la sensualité n’ont eu de cesse que de croître, car sa seule volonté était de créer pour les générations futures.
MARGUS LE SCEAU IMPÉRIAL DE BOGOTÁ
Si vous êtes avec Nicolas Le Floch, rue des Prouvaires, signifiant prêtre au moyen age, parce que les vicaires de Saint-Eustache l’habitaient au 12ème siècle et que vous rencontrez un chef qui parle japonais mais qui vient du Laos, vous êtes au restaurant le Margus. C’est un petit restaurant où la devanture n’est pas secrète mais discrète. Le décor intérieur soigné, type « Cuba libre », avait émoustillé les deux jeunes Bimbos qui m’accompagnaient. A la seule évocation de Cuba libre, les donzelles avaient imaginé le « cul libre » dans un after de Carthagène après ripaille…
JOSSE LE SEIGNEUR
C’est avec un peu d’appréhension que je me présente au portail. Chaque créateur a, en effet, le pouvoir fatal de vous jeter, par un sourire, face à l’ivresse ou le désespoir de votre propre inculture. Point la peine de connaître l’anthroponyme pour découvrir que le nom Josse est la forme populaire de l’origine bretonne Jodocus. Saint Josse, fils du roi breton Judicael, contemporain de Dagobert, est basé sur la racine celtique « jud » signifiant « combattant, chef et seigneur ». Sa forme anglaise est Joyce, un signe pour le Seigneur des Arnault et sa future marque du supra luxe, Jean Patou.
HERMES MANUFACTURE DES IGNOBLES
L’anagramme de « Gobelin » est ignoble ! Il est certain que les services marketing ne l’avaient pas vu. C’est un mauvais présage pour la collection d’Hermès qui se déroulait justement à la manufacture du même nom. Au milieu des meubles de style et du mobilier national, Hermès espère ne pas faire tapisserie durant cette Paris Fashion Week, une image subliminale afin de nous faire comprendre que la maison fait partie du patrimoine Français.
Loin, bien loin des créateurs du groupe LVMH et, surtout de Virgil Abloh, la nouvelle pépite de Vuitton, l’arménienne maison qui crée pour l’homme et qui devrait redessiner le marché de demain pousse une enclume avec un cure-dents, mais il est vrai que chez Hermès demain, c’était hier.
ROLLAND UN MYTHE INERME
De Balenciaga à Jean-Louis Scherrer, celui qui pense que le vêtement est un passeport, comme une sorte de laissez-passer dans l’intimité d’une personne et de sa culture, n’exprimait jusqu’alors que les boudoirs des palais du Moyen-Orient. Mais, cette saison, c’est une couture plus sage et plus en introspection que Stéphane Rolland nous propose. La femme du roman de Scott Fitzgerald, la féminité cachée sous une décontraction de circonstance. Source d’inspiration, cette nouvelle génération que le couturier regarde, le Gasbying fait son chemin. L’égoïsme romantique, avec une certaine élégance nonchalante, l’illusion des apparences et d’un certain snobisme qui n’est qu’un échappatoire au désenchantement.
Une couture fade comme ce parfum suave d’une génération perdue fascinée par l’extravagance oubliée, il sera le produit d’un esprit qui ne sait pas ce qu’il veut dans une génération inquiète. On s’étonne que ce garçon à la pensée tout aussi structurée que ses créations n’a pas capitalisé avant sur ce cheminement.
ADELINE ZILIOX PARIS 2019
J’avais repéré cette petite strasbourgeoise, dans un showroom à la Madeleine. Les voyages forment la jeunesse et inspirent les créateurs, mais c’est le poncif le plus éculé des dossiers de presse. Heureusement, le voyage de cette créatrice était dans sa tête; une amazone stéréotype féminin puisant son inspiration dans la mythologie grecque en nous remémorant la Montana-mia d’autrefois. C’est un sentiment de fraîcheur dans cette Fashion Week si bourgeoise, à souhait, où les stars Canadiennes laissent une larme entendue pour un show de son Valentin. Cependant, cette jeune fille ne manqua pas de « Spiritus » pour son défilé dont la fraîcheur n’avait rien à voir avec la météo du jour dans les rues de Paname.
Un instant furtif entre la création et la mémoire est un jeu de technicité entièrement accompli, pour cette nouvelle entrante dans la Fashion Week de Paris. Pas d’embourgeoisement dans cette présentation de cette jeunesse urbaine endimanchée comme si elles avaient été déguisées en lieu et place de la rue où les centraliens siègent habituellement, un signe peut-être.
DIOR LA CROISIÈRE S’AMUSE
Après avoir présenté des collections croisières dans Santa Monica, puis dans les grandes écuries (d’Augias) de Chantilly, lieu imprégné d’histoire, un clin d’œil à la tradition de Monsieur Christian qui avait imaginé, en son temps, une robe inspirée par Chantilly pour l’hiver 1947-1948, cette fois, la maison du maître de Granville se rend à Marrakech pour sa prochaine collection croisière.
La marque prépare ses bagages, Vuitton bien-sûr, pour Marrakech. Pierre Berger doit se retourner dans sa tombe, car la présentation le 29 avril ne sera pas très éloignée de la Villa Majorelle, oasis dans la palmeraie l’Eden où reposent les cendres d’Yves Saint Laurent : la boucle est bouclée.
LA CARINE ATTIRÉE PAR LA COCO
Un nouveau partenariat est annoncé, en septembre, avec « Clarine » Roitfeld et Lagerfeld, ainsi Karl met Carine sur un « rail ». Une collaboration qui évoluera avec des projets qui seront annoncés plus tard cette année dans un flou artistique à la David Hamilton. Il faut dire qu’après les petites filles photographiées comme des Lolita hyper-sexualisées, le « blurring » Hamilton est de bon aloi, et maintenant, Karl est sûr qu’après lui le déluge. Ainsi les frères, Champs de courses, n’auront plus un chantage au « des missions millions » et après Karl, on rase gratis. L’année dernière, il avait déjà réalisé une collection capsule avec Sébastien Jondeau, son assistant personnel et garde du corps de longue date. Autrefois, on disait son Neveu et même si les mœurs changent, les masques restent.
Roitfeld et Lagerfeld auraient des goûts et un penchant pour le style graphique convergeant : « Elle sait ce qu’elle veut, dit Karl, quand elle a une vision, elle l’annonce « . La Clarine correspond à son image, à son univers et, par définition, au Kaiser. Celle-ci l’aurait qualifié de l’une des personnes les plus intelligentes, les plus inventives et innovantes jamais connues. Une flagornerie, pour une place chez Chanel, vaut bien une messe.
BALMAIN A PORTÉE DE NAIN
Un budget de Qataries pour une Haute Couture de « cata rien », Rousteing ou l’handicapé de l’aiguille, le tueur plagiaire de la mode reste sans inspiration quand il faut donner la quintessence de son métier. Il montre, enfin, son vrai visage, celui que nous avions décrit, il y a déjà quelques mois, le visage du zéro de la création. L’homme couture le plus démuni de la Fashion Week, c’est un lexicographe amateur comme un crachat laissé sur le « faux bourg », martelant de son marteau aiguille le bons sens et la solitude de sa page blanche. Après Sorbier on peut constaté que devant les moyens de celui-ci et de la maison du même nom, Rousteing avec ses moyens illimités n’arrivent même pas à décoller du sol de quelque millimètres, alors qu’un vrai créateur avec peu de moyen, peut réaliser une collection si merveilleuse et envoûtante.
FASHION TROTTINETTES
Certains ont opté pour un mode de transport particulier, oubliant toute notion de dignité et, même la Chambre Syndicale, ne pouvant contrôler Paris et sa circulation pendant les présentations de Haute Couture, préconise la trottinette. Ainsi, vous pouvez imaginer Céline Dion ou Anna Wintour sur cet engin de mort ou de mode, c’est selon ! Et pourtant, pour circuler en ville, moult moyens ont été conçus à travers les âges, et entre le métro et les bus, les moyens dans Paname ne manquent pas, mais certains trouvent ça « sympa » de se déplacer en trottinette sur nos trottoirs. Pourquoi pas ? On peut se demander quel est le cheminement intellectuel de ce retour dans l’enfance ?
Cet objet, qui était destiné aux enfants, autrefois, trouve dans Paris l’apogée de sa popularité et se déplacer avec ce moyen donne immédiatement l’air d’un crapaud sur une boîte d’allumettes, et cela, personne ne peut le nier.
GIAMBATISTA VALLI PARIS 2019
Le fez ou tarbouche comme couvre-chef masculin sur femelle, et en forme de cône tronqué, orné d’un gland noir fixé sur le dessus, mais le gland n’était pas là où on le pensait hier soir au musée Georges Pompidou. Là où les limousines tapissaient le parvis du centre de Paris, une vision de l’Empire Ottoman du XIXème siècle ou peut-être une couture de Giambattista Valli.
Prenez un soupçon de culture, quelques anciens modèles, raccourcissez les jupes, changez les couleurs de préférence, prenez un maquilleur et un coiffeur différents à chaque fois. Ensuite, louez un endroit charismatique dans Paris, comme un musée pour faire croire que vous êtes vous-même rentré dans ce lieu de culture. Invitez les blogueuses de moche et aficionados ainsi que des people ex-mannequins inconnus, ou ex-chanteuses pour un soupe de chiffon au centre du Paris populaire, qui devient par magie « people’r ».
Mettez tous ces ingrédients dans ce hall, secouez et maltraitez les, ils sont un peu masos !!! Parlez leurs comme du bétail, qu’ils prennent conscience qu’ils sont privilégiés, et là, vous aurez toute la presse qui encensera votre piètre contribution à l’histoire de la mode Française.
CHAKRA L’HOMME QUI AIME LES FEMMES
Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tout sens, lui donnant son équilibre et son harmonie. Moi, je les aime toutes, car pour moi, rien n’est plus agréable à regarder qu’une femme, pourvu qu’elle soit habillée d’une robe ou d’une jupe qui bouge au rythme de sa marche. Chakra l’homme qui aiment les femmes. Mais qu’est-ce qu’elles ont toutes ces femmes de plus que celles que je connais déjà… et, bien justement, ce qu’elles ont de plus, c’est qu’elles sont des femmes Chakra …
YANINA L’ACCROCHE COEUR
J’avais sorti ma fourrure du frigo pour aller à la présentation de Yanina Couture pensant bien que l’oligarchie russe tout entière de Paris serait présente pour les 25 ans de la maison. Yanina Couture fête effectivement ses 25 ans cette année et à la prochaine rentrée, dit-on sous le manteau, elle espère être au calendrier de la Chambre Syndicale de la Haute Couture. Après un long périple, elle finit par obtenir finalement le Graal tant convoité.
C’est une ambiance un peu particulière car toute la diaspora russe est présente comme si après la Révolution d’Octobre, tous les russes de Paris étaient présents. Les Russkoffs sont de sorties : renard, chinchilla, vison et hermine recouvraient le front row comme si les bêtes sauvages s’étaient données rendez-vous dans le fin fond de la steppe, il ne manquait plus que Léon Zitrone pour que le spectacle fut complet.
En Russie, pour attirer les mâles dominants, les femelles sont prêtes à tout, et Yanina Couture donne un show comme une parade nuptiale qui exhibe de longues robes ornées de plumes. C’est un message subliminal de la créatrice ; une ronde des muses qui passe et repasse devant nous comme un ballet attractif et gracieux.
ON AURA TOUT VU PARIS 2019
La salle était comble et nous attendions tous avec impatience, comme chaque saison, la présentation de la collection de Yassem et de Livia. Deux dragons postés à l’entrée du défilé protégeait la création des deux designers. Le dragon animal imaginaire et inventé pour servir les hommes afin d’expliquer les phénomènes naturels qu’ils ne comprenaient pas. Maléfique et ravisseur de princesses en occident au Moyen Âge, symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, gardien des sabres au Japon… Le dragon est une créature fantastique et c’est, sous ce signe et cette alchimie que la collection était présentée …
SORBIER HIROSHIMA MON AMOUR
Le créateur vous accompagne et nous guide dans la contemplation de ce monde, Franck Sorbier ou le livre du voyage, là où on rêve en accompagnant notre vie de solitude fiévreuse le long des rues désertes comme nos jours. Un Kimono ou Obi de rêve que l’on n’aura jamais l’audace de porter tellement il est beau, des robes qui s’illuminent comme des étoiles au firmament de la Fashion Week de Paris, un contraste de noir et de blanc, allant des ténèbres à la lumière, dansant dans une ambiance qui vibre aux sons des baguettes de cristal de Michel Deneuve, comme si j’étais au bord d’un océan que la voie lactée aurait recouvert de son voile sonore.
Il me semble apercevoir deux muses merveilleuses, Camille et Julie Berthollet et, comme face à ces fleurs qui vous fascinent, les fragments du vrai de la mode retrouvent leur splendeur. Ivre de beau comme sur une vague de lumière si brusque et ardente, une robe comme un baiser qui fait trembler votre matinée d’ivresse comme si une rose en vous s’était déployée.
CHANEL AMERICAN HOSPITALITY
En plein cœur de la campagne Toscane, près de villes magnifiques telles que Florence et Lucques, se trouvent des villas ayant autrefois appartenu à la famille des Médicis, Seigneurs de Florence et non par des Arnault, enfin pas encore. C’est au cœur de Paris qu’un homme inscrit au Patrimoine de l’Humanité, Karl Lagerfeld a choisi une villa florentine pour la couture et cela me semble de bon aloi pour les florentins. Le public de demi-mondaines installé autour d’une Swimming « Poules » et le Kaiser, lui, regarde le fond de la piscine de son lit d’hôpital, mais il est vrai qu’au fond on n’est pas si con !
Alors, marchant en pays barbare, épuisé par la route et l’ivresse du froid de l’hiver, à l’invitation d’Orphée et de sa lyre, je lançais des paroles aux échos que les Champs Elysées me renvoyaient, comme un écho barbare, un « trip » pour le Grand Palais où je savais que Karl ne nous honorerait pas de sa venue.
DIOR PARIS LE CIRQUE
Dior fait son cirque. Sous le plus grand chapiteau du monde, ouvert sur la « Manche Chiuri », mais au musée Rodin, on assiste à une acrobatie intellectuelle à la Maria qui, jusqu’alors, nous avait habitué à des présentations sans filet et, même si cela ne nous « agrée » pas, les mannequins défilent sur la piste d’honneur, sans être annoncé par Monsieur Loyal, car, dans la mode, le mot loyal est un mot qui ne dit rien à personne.
La piste aux étoiles de la Haute Couture nous emporte dans un trou noir inspiré par les volutes de la créatrice, toujours à la recherche d’un style pour la maison de l’homme de Granville. Une idée sans filet, un freestyle grand écart, mais, surtout une grande désillusion. Le cirque de Baudelaire ou d’Apollinaire, sous le chapiteau de Rodin, des baladins passent et repassent devant les enfants que nous sommes qui suivent en rêvant et en attendant les clowns de la « Chambre ».
Ils ont des poids ronds ou carrés, des tambours et des cerceaux dorés, comme les écoliers de Salamanque, je me fais saltimbanque pour vivre comme un baladin.
THOM BROWNE DOGGY BAG
Le haut du panier de la Fashion ne fait pas exception au scandale et les sommets du ridicule ont la propriété de faire venir d’en haut la foudre, mais d’en bas, la lapidation. Je ne vais pas ici tirer avec la meute mais bien expliquer que la négation de l’homme par rapport à la femme est d’une débilité non pas de couturier, car celui-ci n’en n’est pas un.
Apprendre à devenir insensible aux moches devient presque une habitude, mais la chimie des psychotropes aide souvent beaucoup ce genre de créateur ; un singe manqué de l’Arétin, un charlatan trompeur, bâtard de Diogène. Certains couturiers perdus dans leur tour d’ivoire ne savent plus rien du fonctionnement de leurs usines à gaz. Mais, quel accouplement fabuleux ! Une limace et un paon, cette antithèse génésiaque issue d’un suintement de sébacée peut avoir généré cette chose qu’on appelle une couture, et malheureusement il est interdit de descendre avant la raie…
BALMAIN, LUNETTES NOIRES POUR NUIT NOIRE
« You Only Know My Name, Not My Story, » sur un T-shirt, comme le slogan de la collection, un gros B au sol et sur les poitrines une abréviation probable de bastringue, le vinyle en fête, style clubbing à la Hedi Sliman et style Black Panthères, c’était hier soir dans la Passy Fashion Week. La collection de l’enfant plagiaire de la Fashion a jeté son dévolu, cette saison, sur le plus noir des couturiers, celui qui a permis à Karl de perdre 40 kilos, j’ai nommé « Hedi Slim ». Mais, pour les Qataries, pas de problème, car ils n’y entendent rien à la mode. Le style sexy, qu’il propose, s’oppose au cérébral. Rousteing a réussi son coup : la mode ne parle que de lui mais, pour de mauvaises raisons. En tout cas, pas pour ses créations qui n’existent pas.
DIOR SUR UN TAPIS ROULANT
Un grand cube noir était dressé, pour l’occasion, sur le parvis du Trocadéro face à la Tour Eiffel. La plèbe se massait et patientait pour voir le dernier petit génie du Seigneur des Arnault, Kim Jones, qui présentait sa troisième collection. Parmi eux, certains fredonnaient en attendant patiemment « Me and Mrs Jones » de Billy Paul.
Plongé dans le noir, la lumière apparut peu à peu et dévoilait une collection qui défilait devant nous sur un tapis roulant avançant à 1 km/h comme la couture de Dior Homme, lente, très lente à se mettre en route. Alors que la «Musique» des Daft Punk faisait frémir les subwoofers, un premier coup d’œil qui se fait jour sur un costume gris doublé d’un gilet brodé à la main avec le motif hibou de Raymond Pettibon. Deux blogueuses de moche, excitées comme des puces, brandissaient leur Samsung pour Instagrammer l’instant en oubliant qu’elles étaient en train de se filmer ayant positionné leur téléphone à l’envers. Je me suis alors posé la question : est-ce qu’elle filme la collection de Dior ou est-ce qu’elle se filme à la collection de Dior ? Malheureusement, j’ai bien peur qu’elles étaient atteintes de cette maladie de notre temps : la Narcissitude.
VUITTON ROCKS MY WORLD
Une utopie nouvelle comme l’entrelacement d’une mode, aux contours idéales, qui correspond aux nouvelles valeurs de l’homme chez Vuitton, comme le faisait Rabelais avec l’Abbaye de Thélème.
Une couture imprégnée d’optimisme et d’humanisme, Virgil montre une société parfaite, celle où chacun est libre, mais suffisamment lié à autrui pour ne pas perdre de son humanité. Une page blanche pour Virgil ou l’Odyssée de l’homme Vuitton, qui montre l’importance de l’art dans une nouvelle vision, et comme Jules Verne ou Charles Fourier, il imagine des vêtements rationnels et géométriquement taillés pour le futur. Un New York Lower East Side reconstruit pour la circonstance et avec un hommage appuyé au Roi de la Pop, Michael Jackson. Certains mannequins marchaient sur des carreaux de lumières comme dans l’album « Billie Jean ».
Comme quand Sartre signait la préface d’une anthologie de « la nouvelle poésie nègre », il est l’Orphée noir de la couture, le Aimé Césaire d’une nouvelle image. Il entend remplacer la mode masculine par un « homme nouveau » dont on peut entrevoir ses valeurs, ses croyances et sa future culture.
UN CASQUE EN HIVER
De retour à Paris, l’architecte brutaliste – « fume c’est du Belge » – présente sa collection et, en bon Calvin de l’ouest Aaméricain, ce comptable architecte et, à l’occasion, dictateur artistique, reste la matérialisation biologique du designer de demain ; une savante mutation génétique de très peu de talent, un soupçon de rien, et beaucoup d’arrogance. Bienvenue dans le monde merveilleux de la Raf si monstre.
Comme La Fontaine, sa couture est affable, et sa mode recule car manquant d’examen couture. D’ailleurs, le seul examen qu’il a à son actif, ce sont ses analyses d’urine, qui représentent sa couture basique cystite.
Non seulement l’observation est superficielle et démodée. Sa cousure est commune et dépourvue de caractère, mais le « mètre » est descendu au fond de l’abîme, un chapeau Samshield sur la tête. Ma voisine, blogueuse de moche et jeune fossile, trouve la collection aussi terrible que l’ouragan Irma, là où il sévit plus rien ne repousse, il ne reste que des ruines ; un comble pour un architecte.
HERON PRESTON OPENS PARIS FASHION WEEK
Heron Preston, au Palais de Tokyo, présente le premier défilé de son label dans le calendrier officiel de la Paris Men’s Fashion Week. Preston, élevé dans la culture du skate à San Francisco où il a grandi, n’a rien à voir avec la ville britannique située dans le comté de Lancashire. Celui-ci a commencé à faire du buzz sur les médias sociaux en 2012 avec son projet artistique sur le t-shirt Givenchy Rottweiler. Il y a quelques années, quand il a commencé à travailler avec Kanye West, il a découvert le monde de la mode parisienne.
Ancien directeur artistique du mari de la Kardashian, Preston est considéré comme l’homme de la Renaissance post-Internet. Il a travaillé pour Nike et a fait partie du collectif artistique et DJ Been Trill avec Virgil Abloh, Justin Saunders et Matthew Williams. Il a déménagé à New York en 2004 pour reprendre ses études à la Parsons School of Design. Viendra-t-il définitivement à Paris ?
Comparé souvent à Off-White et Virgil Abloh… « Cela ne l’étonne pas car nous avons travaillé ensemble ». Lorsqu’on lui a demandé s’il était surréaliste de se produire à Paris aux côtés de…
YSL DANS UN STYLE MONACAL
La coupole est construite suivant la technique de la voûte sarrazine, introduite dans le nord de la France par Contant d’Ivry, il parait que le prince de Venise avait confondu sarrazine avec les galettes bretonnes au sarrazin. Reconstruit au 18ème siècle, il a été utilisé récemment par le ministère des forces armées françaises et Saint Laurent devait partager le bâtiment avec un hôtel Marriott, mais finalement le prince a obtenu l’usage exclusif des lieux à 3 000 euros le mètre carré. Voilà un loyer qui devrait défrayer la chronique.
INSTITUT FRANÇAIS DE LA GOMME
Comment faire de l’argent sans aucune compétence et en apprenant à pousser sur les leviers des institutions financières de l’Europe et de son propre pays pour pouvoir monter sa maison de couture, et ainsi devenir un producteur-designer sans talent et sous perfusion. Si vous ne le saviez pas ! Voila le géant vert, qui comme un serpent échangera contre émolument un décatissage plus qu’un apprentissage. En effet, celui-ci produira des créateurs pas inintelligents mais sans intelligence, car la mode est ainsi, les vrais artistes nous laissent des traces depuis la grotte Chauvet, et l’IFM laissera comme seul héritage que de mauvais créateurs. C’est pour cela qu’il est étonnant venant d’hommes de « Néant Têtard » de ne pas avoir compris que la mode ce sont les autres, et que turpitudes et compromissions n’y changeront rien.
CETTE RÉVOLUTION DES MARQUES
C’est à cette période de l’année où l’on ose étudier les grands changements de notre société que nous avons analyser les bouleversements des attentes de vos clients. Car, en effet, le travail sur la marque, telle que nous la connaissons, a changé, et cela, pour toujours. Auparavant, nous vivions dans un monde avec des murs, avec des industries et des secteurs aux frontières clairement définies. À l’époque, la stratégie des marques visait à créer une différenciation pertinente par rapport à leurs concurrents.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où la toile est une composante d’un « New Deal » comprenant les réseaux sociaux et les écosystèmes numériques. Nous sommes tous constamment connectés avec tout le monde, n’importe où, n’importe quand. Les marques se construisent différemment dans ce nouvel univers de connectivité omniprésente, et établissent des relations directes avec leurs consommateurs.
UNE NOUVELLE POÉSIE URBAINE
Cette fascinante maîtrise du langage poétique, qui revient en odeur de sainteté, prouve que la vie est un balancier où les excès engendrent toujours les opposés. Toutefois, un autre mouvement est en train de s’affirmer et fait place à une nouvelle forme d’expression. La poésie est partout et celle dite « urbaine » s’inscrit aussi sur nos murs. Car quand vous vous promenez dans Paris, vous pouvez admirer sur les murs de Paname, des dessins ou messages d’amour qui viennent vous faire prendre conscience que vous aussi vous pouvez être riche, célèbre et drogué.
La poésie urbaine des murs est une poésie de l’affiche et de l’âme, tout à la fois, où le public de rue joue un rôle central, il est interactif. Son attitude réceptive et « selfiiste » dynamise la ville, l’affiche ou le Tag pour le dire, et la vision réaliste d’un monde qui ne serait pas si décadent que cela.