Catégorie : FASHION WEEK PARIS 2018
MODE ADIEU LES CONS
Définitivement, chacun à sa propre interprétation de la liberté, et la Covid-19 nous montre ces brillants jeunes balayeurs du désert qui nous entourent et qui construisent une société qu’ils détesteront ayant atteint à leur tour un âge canonique. Le port du masque, un révélateur que chacun interprète à sa façon et qui rend impossible toute politique sanitaire digne de ce nom, car ces avortons, qui se soulagent au pied de l’Himalaya, n’ont aucun sens civique, ils n’ont que des droits et pas de devoir, car s’ils en avaient, nous aurions pu régler le problème de cette pandémie en seulement quelques semaines ! Pour lire plus cliquer ici
MANISH ARORA UN PAPILLON FAUNE
Thubten Sangpo n’est pas un sanglot comme on aurait pu le supposer. Manish Arora ou le bouddhisme brassé avec Kamakura, que ma voisine avait confondu avec « Kamasutra » ; une ex-avocate Russe qui, autrefois, tirait sa subsistance à passer sa langue sur ses lèvres en signe de satisfaction devant l’idée d’un mets succulent qui n’était autre que son patron. Beaucoup plus de léchages que de plaintes qu’elle consignait à foison pour le Barreau.
Des Ryangban de la dynastie Joseon assises au premier rang, croisant les jambes plus-que de raison si bien que leur robe s’étirait prête à éclater. Se pavanant devant le spectacle, qui attire particulièrement leur yeux débridés, faisait ainsi ressortir leur gémellité due seulement au même chirurgien esthétique. Elles sont fans du couturier et sont priées, par la maison, de ne pas claquer « l’apôtre », car il faut comprendre que, pour cette saison, son moyen d’exaltation, c’est sa palette de couleurs et son but, la clarté et l’évidence des choses de la mode.
CHANEL VERT DE GRIS
On pourrait dire que Karl Lagerfeld était sorti du sous-bois pour nous présenter cette présentation de prêt-à-porter 2018/2019, et nous aurions pu voir la couleur de l’automne dans les « presques mort doré » au vu de l’invitation. Moi, je n’ai vu que la couleur vert de gris. C’est un service de sécurité impressionnant qui nous accueille à l’entrée du Grand Palais et nous sommes parqués sur le chemin de halage avant d’être fouillés comme des bestiaux qui vont prendre un wagon pour la Pologne.
Toutes les Vuittonnesses et les Baronnesses étaient présentes et elles arboraient leur nouveau sac « mamelles » pour certaines et, pour d’autres, leur dernier « Mac Charnel ».
THOM BROWNE PARIS 2018
Thom Browne fait un clin d’œil à Vigée Le Brun portraitiste du 18ème siècle et surtout de Marie-Antoinette. « Lebrun, me dit ma voisine, ex-star de la télé réalité, est un afro-européen? » «Ben oui : Le Brun avec Thom Browne, it makes sense » avec un accent américain des filles à strip-tease qui « officinent » en plein milieu du désert de l’Etat du Texas.
Browne ? Oui, mais en cinquante nuances de grey et en flanelle, un parfum de ravissement à venir. Né en 1965 et Américain, le créateur éponyme protégé par Anna Wintour, enfante pour trois marques distinctes en tant que styliste, dont la sienne. C’est de cette dernière dont nous allons parler ce jour. Dans le monde de Browne, les vêtements sont surréalistes mais toujours avec un brin de poésie. Je suis le comble du journaliste, à ce moment là, c’est-à-dire à «l’article» de la mort car je me rends compte de la difficulté que je vais avoir à décrire ce spectacle qui, au demeurant, ne me laisse pas indifférent.
LA MODE A LA BOTTE DES MONDAINES
On le sait désormais. La mode aime la possibilité de renaître tels le phœnix de ses cendres. A la seule différence, c’est que ces bimbos ne représentent pas la mode. Malgré quelques millions de followers au compteur sur leur Instagram respectif, Paris Hilton, femme d’affaires aguerrie, peine désormais à s’imposer comme icône branchée. Plus souvent moquée qu’admirée, la filiforme blonde fait pâle figure à côté du clan Kardashian-Jenner qui accumule des looks « streetwear » minimalistes et dollars. Mais, c’est surtout la mère Karda, en chef de bande, qui a su faire cracher au bassinet les marques de mode…
JULIEN FOURNIÉ ARISTO-FEMME
Moi, par contre, je suis toujours concentré dans ces moments car je connais l’enjeu : des milliers d’heures de travail pour une trentaine de minutes de présentation. Cela mérite une certaine tenue et, parfois, quelques mots bien sentis par des journaleux qui détruisent la construction de plusieurs mois de besogne éreintante, juste parce qu’ils n’ont pas su écouter le souffle magique de ce coutumier du beau . Mon père avait raison : « un grand pouvoir engendre toujours une grande responsabilité ».
Julien Fournié a cette faculté de désintéressement qui lui permet d’accéder à l’universel, démonstration de savoir-faire et de créativité Haute Couture, des silhouettes ayant nécessité des milliers d’heures d’élaboration.
Les plus belles matières et broderies, mais aussi un soin tout particulier aux détails, jamais laissés au hasard.
FRANCK SORBIER ANNÉES FOLLES
Si j’avais à commencer ce défilé, j’aurais écrit : « menez une vie d’homme, mais restez une femme ». Bien dans la tendance, le poète, Maître de la mode, l’incontournable et incontourné, Franck Sorbier est toujours à l’écoute de notre temps, et c’est justement cela la mode et la Haute couture.
Dans son laboratoire, il a vu depuis ces derniers mois les « balancestonporc.com » grossir exponentiellement et, en homme sage, il nous rappelle notre propre histoire, là où, en 1920, les femmes découvrent le pouvoir de séduire mais aussi le pouvoir de leur propre corps. Une Isadora Duncan conduisant son cabriolet Morgan à toute vitesse et qui fonda non loin du lieu de la présentation à l’hôtel de Biron, rue de Varenne, son académie. Les Garçonnes que Madame Chanel habillera pour s’encanailler.
CHANEL LA CLOSERIE DES GAGAS
La barbe alors ! On pourrait s’esclaffer devant le nouvel appendice du Kaiser, c’est l’art des jardins à la française pour Chanel, autrement dit la recherche de la perfection formelle et, en même temps, comme diraient les marcheurs, la majesté théâtrale et le goût du spectacle, cela vous va si bien, Monsieur. Dans votre vision toute germanique, vous construisez la mode avec des satins de supermarché, des filles maigres comme un jour sans pain, mais ayant rassasié les Porsches de leurs conquêtes qui vous servent de faire valoir. Vous multipliez les seins que l’on ne saurait voir, bouts d’épaule masqués et jupons en coup de vent, qui vous donnent mal au cœur.
La Victoire de Samothrace vous dégoûte-t-elle ? L’élégante maigreur de l’Armée du Salut vous plaît-elle, à moins que cela ne soit le mot « armé » qui vous parle du Paris de vos ancêtres. En maniaque, vous flairez le facile comme un chien flaire la truffe du Périgord. Vous êtes le Torquemada des maisons de couture, le Vespasien des lupanars (comprenez la chambre des louves). Mais, il est vrai, qu’en tant que germain, vous parlez aussi le « catin ». Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche et le Grand Palais devient la vôtre. Espérons qu’elle ne sera pas votre « sépulcre-couture »…
HENNESSY UN CONAQ FLOTTANT
JonOne, artiste de Street Art, a la tâche d’une édition limitée chez Hennessy « Very Special » indeed! L’ancien adepte de la poussière d’ange, qui peignait les trains la nuit pour oublier ses problèmes d’addiction, peint aujourd’hui les flacons d’Hennessy pour oublier ses problèmes d’alcool, peut-être ? La maison du Seigneur des Arnault nous fait boire cette fois-ci un breuvage toujours aussi infect : mettre les artistes à toutes les sauces et, pour la circonstance, à la sauce cognac. Encore un directeur d’arketing qui a dû se donner un mal affreux pour y arriver, et qui, pour une minute de gloire, nous donne un siècle de vulgarité et d’agonie à une profession séculaire…
MERCI DONALD DOTÂR !
La taxe Trump promulguée juste avant Noël va-t-elle bénéficier au groupe LVMH qui devrait investir massivement sur le territoire Américain. Un produit Vuitton pour des Texanes bien vulvaires dans leur cabriolet blanc avec corne de buffle sur la calandre.
Les experts s’accordent à dire que le fait de légiférer un taux d’imposition des sociétés beaucoup plus bas, passant de 35% à 21%, donnera un coup de fouet au monde de la mode. Les plus grands bénéficiaires seront les sociétés domiciliées aux États-Unis et qui tirent la majorité de leurs bénéfices sur le territoire américain…
LONGCHAMP D’INCULTURE
Lancement d’un sac née d’une collaboration spéciale « Longchamp » qui sera disponible non seulement pour les fans en Chine mais aussi dans le monde entier. Quelle chance ! Le sac est pliable en cuir d’agneau plongé dans le bain de l’Attila de l’élégance, et en ajoutant une signature xyloïdique, une empreinte de pattes ‘Chino-Autri-chien’, signe de reconnaissance pour l’année de l’Empire du Milieu, comme un appel aux chiennes : le ronron habituel des marques de luxe qui confondent ferveur plébéienne et luxe aristocratique. Heureusement, en vente, seulement en Chine continentale…
HAMBOURG GUERRE ET « PETS »
Invitation d’un imparfait latiniste, qui est en revanche un parfait latriniste, invitant Baronesses et Vicomtesses célèbres mais seulement du duché de Friedrich Schiller que les Françaises confondent très souvent avec les ascenseurs. Karl accueille tout ce petit monde qui s’installent dans cette salle de 2 100 « passes », normal pour Hambourg ! Étrangeté d’un lieu à moitié vide où il a été nécessaire de faire rentrer les aficionados amoureux de la petite musique « charnelle » et les migrants qui faisaient la queue pensant que le « Channel » serait peut-être le passage pour la Grande-Bretagne.
MODE ADDICTION AUX MEDIA
Les dommages ipsilatéraux des Facebook, Instagram, Twitter ou Snapchat, suscitent de plus en plus d’inquiétudes car ils rendent leurs utilisateurs accros et accaparent l’attention par des stimulations répétées de frustrations qui pourraient remplir le tonneau des Danaïdes. Les « fake news » ou fausses informations, dont nous commençons seulement à découvrir la profondeur vertigineuse, sont anxiogènes. La « sili-conne valet » construit des produits pour créer des habitudes. Décryptage de comment ces outils addictifs ont les mêmes effets qu’une drogue qui peut rendre fou. Les gens de la mode n’ont plus aucun recul sur leur propre métier, car ils sont pris de vitesse par la masse d’informations, et celles-ci coulent d’un Calame troué qui était prévu pour jouer à l’origine du pipeau…
BALMAIN UN ORATORIO
C’était une nuit à l’Opéra Garnier, celui-là même qu’il regardait à 10 ans en rêvant de devenir un designer couturier, et maintenant il l’est ! Devant le palais de ses songes, au bal de la semaine de la mode de Paname, son rêve devient réalité.
Un créateur Versace-niculaire qui devient Chanel-liculaire comme un clin d’œil du courtisan à la marque. Bien sûr, il ne s’est pas complètement éloigné de ses mentors, car c’est ce qui le défini. Il fait ce que le culte d’une marque réalise le mieux : réaliser ses ambitions et les faire courir autour de l’esprit d’une vision narcissique. Olivier Rousteing ou le jeune couturier des boîtes de nuit de Milan et des réseaux italiens …
ST LAURENT LA BÊTE HYMEN
Qu’on ne s’y trompe pas, la vérité est au-delà de ce qu’on voit dans ses dessins. Réunis comme une mise à mort de la pudibonderie où l’histoire de tous les dangers se côtoient. C’est toujours comme cela une apparition à juste traits . Version contemporaine d’une collection d’estampes, un art sulfureux pour certains et une référence à l’érotisme gay pour les autres.
Chaque nouvelle histoire d’amour et les périodes les plus troublées de la vie du couturier sont là. C’est le moment où son addiction à l’opium est la plus forte, mais, pour moi, il a exprimé dans sa façon de dessiner son mal être. Là où, auparavant, le sexe restait une affaire privée, cela devient maintenant une posture publique et revendicatrice.
BURBERRY EN RIHANNA
Depuis son arrivée sur la scène de la fashion blogosphère en 2005, l’icône pop, Rihanna, a développé un sens du style aussi expérimental que sa musique ce qui donne un personnage sur scène très travaillé. Rihanna a fait référence encore une fois à la Haute Couture en étant la première personne à porter la collection de septembre de Burberry. Elle ne sait toujours pas que Burberry ne fait pas de Haute Couture mais, à quoi bon, lui expliquer ! Christopher Bailey, la crème de la crème des couturiers, a ré-organisé le classique Burberry, en réhaussant la veste aux épaules, pour que Riri puisse montrer comment porter le look du moment.
GYPSY SPORT 2018 PARIS
Entre les armada de patineurs sur les trottoirs, un groupe de manifestants égyptiens brandissant des pancartes et la folie des banlieusards de Paris, un vendredi soir, qui cherchent à rentrer chez eux, la marque avait réuni un melting pot de personnages sur le podium improvisé de la République en marche pour un catwalk décidé.
«Ce sont mes vieux Levi, c’est mon maillot Kaepernick, et c’est le crochet de ma grand-mère !» dit Uribe, un mannequin tournoyant sur la place dans une robe en queue de poisson faite de napperons maison et d’un chemisier avec de la dentelle.
HERVÉ LÉGER PASSED AWAY
Fondée en 1985 par Hervé Peugnet ; le nom « Léger » lui est conseillé par Karl Lagerfeld qui trouve « Peugnet » trop difficile à prononcer pour les anglophones. L’histoire d’Hervé Léger illustre les limites de la relation qui peut exister entre financiers et créateurs. Tout avait pourtant bien commencé. Hervé Léger s’était fait un nom en créant au début des années 1990 les premières « robes à bandes ». Il avait alors une équipe de cinq personnes et réalisait un million de francs de chiffre d’affaires. Héritier du conglomérat canadien Seagram,un groupe majeur dans les spiritueux et la musique, Edgar Bronfman Jr voulait offrir une de ces robes à sa bien-aimée. Charmé, le milliardaire a finalement acheté la robe et la boutique.
ANREALAGE TRANSFILAGES
Kunihiko Moriniga pour Anrealage a joué avec des sangles, ou le plastique sans conception. Au vu des bandes de tissu, la Vicomtesse s’écrie Eureka, la bande normale car ici c’est la Gaule !
Usuellement combinant la réalité et l’extraordinaire de la vision d’optique, certains se posent la question : est-ce de la mode ou est-ce juste une mise en scène spectaculaire de la réflexion d’un homme sur l’industrie dans laquelle il travaille ? Est-ce un gadget destiné à attirer la couverture médiatique ? Véritablement, je n’en sais rien mais digne d’une première année des Ecoles de la Chambre Syndicale.
HERMÈS FASHION WEEK PARIS 2018
Elle garde l’odeur d’un laboratoire à teinture où elle est enfouie, la vraie noblesse lui manque pour parler aux clientes de sa marque, mais la noblesse manque aussi à la marque. Les choses délicates lui échappent, ses mains d’hoboïstes cousent comme une souillon pour réaliser du pipo. Elle enlaidit la laideur et confortablement assise l’horrible elle y habite sans répugnance.
Nadège Vanhée-Cybulski n’a pas sa ‘Philo’ pour réfléchir. Elle revient du familier à l’étrange et de l’étrange pour affronter le réel. J’avais toujours cru me dit la Comtesse de la Hupograve, « que l’apiculture était l’art de cultiver les pommes, de même que l’horticulture enseigne le moyen de faire pousser les orties, contradiction de l’étymologie ! » Cybulski serait-elle un art de surfer seulement en après-qui ?
ISSEY PLISSÉ N’EST PAS JOUÉ
Issey Miyake et sa poésie de l’insaisissable, nous envoie un pli du cœur du Japon millénaire. Ce dernier nous rappelle que le pays du soleil levant est si proche de notre culture, un pays traversé par des missiles qui chargent la vie en noir, comme Yama. Mais, résolument optimiste, les couleurs d’Issey sont vives. Un ‘plissé n’est pas joué’ un souffle de beauté en ces temps de grisaille, une plongée dans la continuité et par son bras armé un jeune nippon. Le Samourail de la couture fait la guerre au laid et à l’alambiqué, il crée et crée comme un stakhanoviste de la beauté, il est la mode comme Franck Sorbier et la préserve.
DIOR AVE MARIA RAZZIA SURI
Ave Maria, une prière Cathodique par Dior au musée Rodin, l’antre de la création trop robot pour être vrai dans une salle aux colonnes de miroirs brisés par sept ans de malheur, car cela remonte à l’Antiquité. Au Ier siècle, sous l’Empire Romain, on croyait que les miroirs, alors rares et précieux, renvoyaient l’image des corps mais aussi des âmes. Casser son reflet revenait ainsi à abîmer son âme.
Si Maria Gracia Chiuri voulait nous faire croire que l’âme de Dior était dans cette collection, il faudra nous infliger une grande torture pour enfin l’avouer. Casquettes de Poulbots, Jeans et cuir à gogo, T-shirt avec la mention : « Pourquoi n’y a-t-il pas de grande femme Artiste » au début du show