ALBERTA COULEUR DU BLANC

FASHION WEEK MILAN 2019

Je voulais commencer l’article : assis à côté d’Inès de la Prestance et de la fille de Sonia Nickel, mais l’humour a vite basculé à la concentration happé par le spectacle pour admirer la féerie du blanc et de l’élégance, comme si, sur le podium, le Taj Mahal venait pour briller de tout son blanc. J’écris comme on consulte un album de photos, une photographie au plus-que-parfait du subjonctif, la femme de la photo Iphone, blanche mais en couleur, comme la rêverie d’un poème à la milanaise.

La foutaise extérieure des bimbos de la Fashion Week, d’un seul coup, avait disparu. Nous sommes à Mediolanum et plus rien ne compte même pas la tristesse de la disparition de Karl, car « the show must go on. » Le ciel est blanc et le temps taille des images dans l’espace. La créatrice nous donne au stylographe avec une encre blanche, un abîme de sève comme le crépitement des aiguilles à en crever les yeux, laissant couler dans ma mémoire un flux « sans-gain » pour décrire la couture de l’italie.

Je fais le blanc dans ma mémoire ne voulant pas souiller cette collection d’une pollution imposée par ces messieurs de la famille, et je fais un effort surhumain pour me souvenir de cette belle chose : elle était blonde, elle était blanche, et ses cheveux tombaient sur ses yeux de faïence, comme un tir en plein cœur d’un artilleur de Mayence. Un tableau de Goya ou de Gustave Doré réunis, qui rend hommage au courage de la Pajuelera, un cartel de femelles qui donne toute sa force et sa puissance dans une couture maîtrisée, la beauté est ainsi un fragment d’éternité, que le temps finit toujours par faire renaître.

Anonymode

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